22/03/06 - "Panorama 2006 des fondations d'entreprise"
Le 22/03/2006
<<Le cabinet Ernst & Young vient de publier le "Panorama 2006 des fondations d'entreprise" avec le soutien du Centre Français des Fondations. Etude intéressante à plus d'un titre.
En premier lieu, la création de fondation d'entreprise a le vent en poupe depuis la reforme du mécénat : il existait 67 fondations d'entreprise en 2001 contre 115 en en janvier 2006. Le ton est donné en introduction : "la fondation d'entreprise “grave dans le marbre” l'engagement de l'entreprise pour l'intérêt général". Une affirmation que l'examen des résultats de l'enquête auprès de 102 entreprises concernées nuance quelque peu.
En effet, l'écrasante majorité d'entre elles exercent dans le secteur de la banque et de l'assurance (suivi de l'industrie et du conseil), des branches qui n'ont pas vu leurs bénéfices fondre ses 20 dernières années. Ces entreprises créent massivement des fondations dans les secteurs "social et solidarité", "éducation", "culture" et "développement". L'Ile-de-France et le Nord-pas-de-Calais sont de très loin les régions qui accueillent le plus ces fondations, soit la région la plus riche d'Europe et l'une des plus sinistrées par les restructurations industrielles.
L'analyse des motivations des présidents (quasiment toujours à l'initiative de la fondation) est claire : "les différentes parties prenantes se préoccupent de plus en plus des valeurs de l'entreprise, et plus particulièrement de son implication dans les principes du développement durable : 58 % voient dans la fondation un outil au service de la stratégie générale de l'entreprise. [...] Par exemple, l'entreprise qui produit des substances considérées comme dangereuses pourra manifester, par le biais d'une fondation, sa préoccupation pour l'environnement (l'eau, les équilibres forestiers...)".
Bien évidemment, "bénéficier d'un avantage fiscal" est la dernière raison invoquée par les fondateurs qui reconnaissent toutefois à 54% que le “plafond” de déductibilité fiscale en fonction du chiffre d'affaires (0,5% du CA annuel depuis 2004) a été pris en compte lors du financement de la fondation (15% ne se prononcent pas, sans doute gênés de dire les choses comme elles sont et refusant de mentir).
Financer sa fondation répond également à une stratégie interne : "mobiliser ses salariés" est la 3e raison invoquée, avec 39 % des réponses. "En somme, ceux qui vivent au quotidien ce projet global d'entreprise sont assez largement positifs à son égard, seuls trois d'entre eux s'en tiennent à la vocation première du mécénat qui se voudrait un soutien à “fonds perdus”, sans contrepartie." Dont acte.>>
Lettre d'information d'Associations mode d'emploi 112 du 15/03/2006
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